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Sortilèges. Suppôts. Suppliques.

Un duo show d’Elisa Ctorza et de Michel Bedez, sur une proposition de Patrick Adler.

Du 8 août 2021 au 7 septembre 2021.
Ouverture du jeudi au dimanche, de 14h à 18h, et sur rendez vous à contact@aedaen.com

Elisa Ctorza et Michel Bedez ont en commun une expression brute,
sans cynisme,
frontale,
dans la lignée du Bad Painting, entre A. R. Penck et Philip Guston, Susan Rothenberg et Baselitz.

Un duo show d’Elisa Ctorza et de Michel Bedez, sur une proposition de Patrick Adler.

Du 8 août 2021 au 7 septembre 2021.
Ouverture du jeudi au dimanche, de 14h à 18h, et sur rendez vous à contact@aedaen.com

Elisa Ctorza et Michel Bedez ont en commun une expression brute,
sans cynisme,
frontale,
dans la lignée du Bad Painting, entre A. R. Penck et Philip Guston, Susan Rothenberg et Baselitz.

 

Michel Bedez présente des peintures et deux séries de sculptures, « Les Idoles” et “Paradis perdus”. Ces sculptures, créées à quatre mains avec Loïc Bosshardt, mettent en scène les figures d’un paganisme d’inspiration catholique, peuplé d’êtres semblant échappés des mines du val d’argent, des saints patrons guérisseurs entre personnages issus d’un tarot divinatoire et fétiches vosgiens.
Les sculptures sont accompagnées d’un corpus de peintures, semblant toutes connectées les unes aux autres, par leur composition (1 ou 2 personnages, rarement plus, très souvent de plain pied, sur un fond simple ou uni), leur facture (une peinture au couleurs franches, très peu mélangées) mais surtout par un faisceau d’intentions multiples, évoquant, pêle mêle, le grotesque, le chaos, le merveilleux, la solitude…
En peignant “comme un enfant”, Michel Bedez adoucit par la maladresse de son pinceau les sujets les plus lourds, les plus graves, comme s’il souhaitait nous donner de la force pour accepter notre condition.

Elisa Ctorza présente deux séries de peintures, en faisant le choix de les montrer entourées ou soutenues par des structures de bois, telles des banderoles ou des oriflammes, soulignant ainsi son refus d’un ordre établi.

On peut faire un premier rapprochement de l’ordre de la facture entre la peinture des deux artistes, notamment en ce qui concerne la première série d’œuvres d’Elisa, une peinture volontairement maladroite, des couleurs sorties du tube, intenses, presque sans mélanges. Un deuxième rapprochement peut aussi s’opérer autour du sujet: le sens du sacré, des figures et des corps nus, sur des fonds simples, parfois unis.
Mais leurs intentions et leurs propos semblent diverger.
Et c’est à l’endroit où Michel Bedez propose une forme de douceur qu’Elisa se sert du “mal fait” pictural pour ajouter de la puissance et de la violence à son propos.
Ses peintures les plus récentes sont marquées par une volonté de “casser les lignes entourant les corps”.
Elle offre alors l’espace du flou au spectateur pour le laisser entrer dans la peinture de son propre chef.
L’engagement militant de sa première série, autour des questions de domination, de brutalité, de consentement, où le corps féminin semble soumis contre son gré à un regard pornographiant, fait place à des ombres, des apparitions suggérant des émotions plus complexes, troquant alors le percussif pour la suggestion, rendant à notre regard sa responsabilité.